Deutch Qualität au musée de Grenoble

L’art allemand est la nouvelle tendance au musée grenoblois. Après l’exposition sur l’expressionnisme allemand, le Die Brucke, présentée en 2012, c’est un artiste allemand du XXe siècle qui sera à l’honneur du 9 novembre au 2 février 2014.

À l’approche des vingt ans du musée de Grenoble, Guy Tosatto, directeur du musée, a décidé de mettre en lumière l’artiste allemand Sigmar Polke. Précurseur du courant capitaliste réaliste dans les années 1960, ce dernier est décrit comme l’ « un des plus grands peintres de la fin du XXe siècle » par le directeur.

Avant le décès de l’artiste en 2010, les deux hommes entretenaient des relations amicales depuis une exposition au musée de la Révolution française à Vizille. Auparavant, Nimes et Nantes avait consacré leur exposition à l’allemand. Le musée grenoblois sera donc la quatrième exposition pour ce dernier. À cette occasion, la famille de l’artiste a accepté de prêter de nombreuses œuvres au musée. Pour une exposition qui apparaît un peu comme un hommage.

Guy Tosatto n’est pas avare de louanges sur son ami : « Depuis vingt ans que je fréquente l’œuvre de Sigmar Polke, je continue d’y découvrir des choses ». Et pour ce, il a décidé de mettre en valeur  «On donne du grain aux poules », œuvre achevée en 2005, qu’il décrit comme «extraordinaire métaphore de la peinture comme du monde de la peinture. Presque une mise en abîme… ». Originairement au sous sol du musée, elle sera au centre de l’exposition, après que le directeur éclate de rire en voyant en elle « de multiples clins d’œil».

Tosatto, fasciné par le style de Polke, en particulier sa « liberté », qu’il explique par le voyage en Australie, ainsi qu’en Nouvelle-Guinée, de l’artiste. Un tournant décisif pour l’artiste, qui a voulu changé d’air après être tombé dans la drogue. Il en reviendra changé, avec de nouvelles passions pour la chimie et l’occulte, qui influenceront grandement son style. Près de cents œuvres de Sigmar Polke seront présentées lors de l’exposition. De quoi découvrir l’artiste dans tous ses états.

20 ans déjà !

Souvenez-vous ! Le 29 janvier 1994, le premier ministre Édouard Balladur participait à l’inauguration du musée grenoblois. 20 ans plus tard, le musée s’apprête à fêter son anniversaire de la meilleure des façons possibles.

Guy Tosatto, directeur du musée, entretient pourtant le mystère quand il dévoile le programme qui nous attend. Il promet « une collection de chefs d’œuvres » pour l’été 2014 ( 5 juillet au 28 septembre), des expositions axées sur l’art contemporain ainsi qu’une «grande figure internationale » pour 2015. Autant de déclarations alléchantes que de mystères.

Outre l’exposition Sigmar Polke à venir du 9 novembre au 15 février, le musée se verra exposer deux œuvres « du fond de dessins anciens » dans la foulée. Suivies de plus de cent œuvres consacrées aux dessins italiens et français. Et pour finir avec panache, le Louvre va prêter au musée un œuvre du XVIIe siècle, Autoportrait du Chevalet, de Rembrandt. Un programme prometteur, qui satisfera plus les amateurs d’art que le grand public, pourtant en croissance permanente dans la ville.

Cédric Patane